À l’aube de ce siècle, j’entamais mon projet Femmes du monde. Excellent prétexte pour venir en Océanie et consacrer l’un des premiers chapitres de l’ouvrage à des portraits de femmes polynésiennes. « C'est le propre des longs voyages que d'en ramener tout autre chose que ce qu'on y est allé chercher », écrivait Nicolas Bouvier. Mes portraits manquèrent quelque peu de ressemblance avec l’imagerie « gauguinesque » dépeignant ces créatures à la fameuse tendance innée à l’amour. En cela je suis reconnaissant à Patrick Cerf, que je rencontrais à Papeete. Ce gynécologue obstétricien a consacré sa thèse d’anthropologie à la condition des femmes : la domination des femmes à Tahiti. Des violences envers les femmes au discours du matriarcat ( Au Vent des Îles éditions, 2009 ). Patrick m’éclaira en effet sur les mythes et réalités de la femme polynésienne, si souvent ressemblante en apparence mais rarement conforme à la vahiné de carte postale. L’ère du Centre d’Expérimentation du Pacifique était alors achevée depuis quelques années. Les essais nucléaires avaient pris fin aux Tuamotu, mais les désastres sociaux qu’avait engendré cette période se faisaient de plus en plus tangibles dans les faubourgs de Papeete. Le gouffre des inégalités n’a cessé de se creuser depuis, dont les femmes et une jeunesse égarée sont aujourd’hui les principales victimes.
Titouan Lamazou : Femmes du monde (2001-2002)
Poe, mon premier modèle en 2001 à Tahiti, était le parfait archétype de la beauté polynésienne, fixée par notre mémoire collective occidentale. À ceci près qu’il y avait cette brisure dévoilée d’une enfance dévastée, incarnant en tous points les observations de Patrick. À Papeete, je brossais aussi le portrait de Heiata et de Janine, joyeuses vivantes en parfaite harmonie avec l’image d’Épinal et se jouant de celle-ci avec délectation. Il y eut encore Sabrina, la jolie voix des Îles Sous-le-Vent, adepte du carpe diem et peu encline à de vaines ambitions : « les gens ont souvent tendance à oublier qu’ils peuvent mourir à tout moment. ils se consacrent au matériel et oublient l’essentiel. » Comme Corina et Dalhia, artisanes des Tuamotu, façonnant colliers de perles et couronnes de tiare, tenant pension, s’adonnant avec leurs maris à la pêche, l’agriculture et la récolte du coprah sous le ciel étoilé immémorial qui avait guidé leurs ancêtres jusqu’à leur atoll il y a des milliers d’années. Aux Australes, les « mama », Raquel, Mama Paré, Mama Taro me confièrent leur nostalgie du temps paisible des goélettes.

Et leur gamine, la belle Chavely de Tubuai, fiu des îles, qui tournait son regard d’ennui vers l’horizon du nord et les fastes fantasmés de Papeete. Aux Marquises, je rencontrais pour la première fois Yvonne, la gardienne de la mémoire de Nuku Hiva. Et l’adorable petite Gwendoline, dont le rêve d’alors était de trouver un mari gentil quand elle serait grande. Des origines bigarrées, des trajectoires uniques, des aspirations toutes personnelles et différentes.
L'errance et le divers (2017-2018)
L’envers de la carte postale tahitienne, ce sont deux femmes du cru, plumes acérées et âmes en colère, qui l’ont sans doute décrit de la meilleure manière, en littérature. J’ai fait la rencontre des romancières Chantal Spitz et Titaua Peu lors de mon dernier séjour à Tahiti, en 2018, quinze ans après Femmes du monde. Le musée du Quai Branly m’avait offert carte blanche pour une exposition. Je proposais un thème qui m’est cher, réunissant les sillages de ma vie : ceux de l’errance et du divers, accotés par les pensées de Victor Segalen et d’Édouard Glissant. Cette exposition invoquait mes inspirations de jeunesse, les écrits de Stevenson et London, la peinture de Gauguin qu’ont sillonné les lointains Polynésiens en leur temps.

Elle invitait des auteurs et artistes d’aujourd’hui dont l’œuvre fait écho en moi, tels que Patrick Chamoiseau, mais aussi Chantal Spitz et Titaua Peu. Titaua est l’auteur de pina, portrait d’une fillette luttant pour sa survie, saga familiale poignante dans le Tahiti populaire de la fin du vingtième siècle (Au Vent des Îles, 2016). Chantal est une pionnière : première auteure d’un roman tahitien publié en langue française, en 1991. Quatre sont parus depuis et, de l’île des rêves écrasés (Au Vent des Îles, 2017) à Cartes postales (Au Vent des Îles, 2015), elle s’emploie toujours à égratigner le cliché. S’il en était besoin, la lecture de leurs œuvres et nos échanges achevaient de mettre à bas le mythe de la vahiné, figée dans sa posture de félicité lascive. J’ai pourtant toujours plaisir à relire Stevenson, London, Gauguin et Segalen qui ont fréquenté les mêmes archipels océaniens au tournant des XIXe et XXe siècles. Pour Chantal Spitz, ils seraient tous à jeter par-dessus bord : « Je parle de tous ces livres.
Ceux des découvreurs, de bougainville, de loti, de Gauguin… et puis tous les machins de tous ceux qui sont venus et qui ont écrit. il y en a de moins mauvais que d’autres. mais je viens de lire seulement cette année le premier livre écrit par un étranger dans lequel rien ne m’a blessée ou choquée : Bluff, de David Fauquemberg. C’est le premier. C’est le seul. Dans les autres, je trouve toujours un jugement ou des a priori. toujours ». Il faut reconnaître que les témoignages que nous ont transmis ces maîtres, auteurs et artistes du passé, ne sont pas dépourvus d’ambiguïté. On ne peut suspecter les voyages de Segalen, Gauguin ou London d’avoir été mus par des notions d’impérialisme ou de lucre ; et je leur suis grandement reconnaissant au passage d’avoir contribué à bouleverser ma cervelle d’adolescent. Ils abhorraient en commun l’administration coloniale et tenaient à longueur de gaffe l’engeance ecclésiastique. Pourtant, à leur corps certainement défendant, le reliquat de la lecture de leurs œuvres rejoint parfois en notre esprit les impressions laissées par ces « proxénètes de l’exotisme » que dénonçait précisément Segalen. Ainsi qualifiait-il Pierre Loti et autres vendeurs de relations de voyage orientalistes, volontiers érotiques, dont le public de l’époque raffolait. Le summum du genre fut commis plus tard par les diverses productions hollywoodiennes des révoltés de la bounty. Et rien n’a changé aujourd’hui : les opérateurs touristiques reproduisent indéfiniment le mythe de la Nouvelle-Cythère de Bougainville, illustré par une iconographie gauguinesque de caricature. Une multitude de cartes postales offrent inlassablement au chaland de jeunes vahinés dénudées, sur fond de lagons bleus. Melville, avec son récit taïpi, occupa une place déterminante dans la vocation littéraire et vagabonde du jeune London et dans la mémoire collective des Occidentaux.
Il y raconte sa désertion d’un navire baleinier en escale à Nuku Hiva et son escapade dans la vallée inexplorée de Taïpi pour se réfugier auprès de la tribu éponyme de redoutable réputation. Il réhabilite là un merveilleux « bon sauvage » marquisien, taxé opportunément de cruel anthropophage par d’abominables colons français pour mieux le spolier. Rien d’autre ici a priori que la transcription fidèle d’une réalité historique, mais exprimée parfois avec de telles envolées que l’on peut légitimement se demander si ce récit n’est pas truffé tout du long par d’aimables roueries littéraires, dans la pure lignée des fables orientalistes de nature à séduire un public en mal d’exotisme.
Le passage relatant sa navigation en pirogue sur le lac de Taïpi en compagnie de la magnifique indigène, dont il n’avait pas manqué de s’attirer les faveurs, en est à ce titre un parfait exemple : « Je dirigeai l’embarcation vers le côté au vent du lac. tandis que je faisais virer la pirogue, Faïaoahé, qui était avec moi, parut soudain frappée d’une heureuse idée. Avec une exclamation joyeuse, elle dégagea son corps de l’ample robe de tapa nouée à l’épaule (et destinée à protéger du soleil) et, pour l’étendre comme une voile, se tint droite les bras levés, à la proue de la pirogue. » (Herman Melville, taïpi, Éditions Gallimard, 1952). Charmante vision, évocatrice en effet, que celle de cette jolie jeune fille soudain muée en mâture ; mais fantaisiste il faut avouer. À plus forte raison qu’il n’y a jamais eu de lac dans la vallée de Taïpi… N’allez pas raconter à Chantal Spitz que ses ancêtres se seraient précipitées dans la couche des marins de passage : « les marins à l’époque, ils sortent de six mois de navigation, ils ont le scorbut, ils ont les gencives qui saignent et les dents qui se déchaussent ! on les a appelés les popaa, les « peaux brûlées ». ils ont la peau qui pèle et des barbes jusque-là. ils sentent mauvais parce qu’ils ne se baignent pas. Des histoires d’amour il y en a eu, évidemment ! mais il suffit d’avoir du bon sens. De tout temps, les femmes ont été la meilleure monnaie d’échange. »

Quelle que soit la nature des écrits témoignant de la Polynésie, même lorsqu’il ne s’agit pas de prose aguicheuse, l’idée reçue, l’image du Polynésien est si bien ancrée dans notre mémoire collective que nous avons cette fâcheuse tendance à ne retenir de ces descriptions que ce que nous voulons en percevoir. Le cliché est volontiers aussi entretenu sur place par certains. « Ce que je reproche à mon pays, c’est qu’il a besoin d’exister à travers le regard de l’autre, nous dit Titaua Peu, je ne suis pas fatiguée du regard de l’étranger. À la limite, ce n’est même pas de sa faute. Ce qui me fatigue, c’est nous-mêmes qui nous complaisons dans cette image. Nous nous sommes vautrés dedans. mais il y a ces malaises qu’on a tus trop longtemps. Je crois que c’est parce qu’on nous a toujours dit : " ressemble à cette image du polynésien qui rigole et fait la fête ! " . » Où que j’aille, la littérature est mon seul guide. Mes auteurs fétiches voyageaient dans le sillage de marins se croyant « découvreurs » de « nouveaux mondes ». Ils content l’ivresse des pionniers, leur arrogance aussi souvent. Au prisme de leur enchantement, ils décrivent des contrées ressemblant à l’Eden tout justes foulées par le colon. Puis vient la rencontre, les arrangements entre puissants, les survivants et les vivants. Les livres de Chantal et Titaua sont de ceux qui dessillent le regard, sans pour autant ternir l’image alors dévoilée dans toute sa complexité. Révélant plutôt les multiples facettes du divers, qui n’a rien avoir avec une carte postale, et que Segalen honora en précurseur.
Par Titouan Lamazou
Titouan Lamazou, artiste vagabond
Titouan Lamazou est un homme aux multiples talents qui navigue depuis de nombreuses années dans le champ de tous les possibles. Rien ne semble inaccessible à cet homme porté par sa curiosité, son engagement et son sens inné des valeurs humaines. Voyageur au long cours, Titouan parcourt le monde à la recherche d’âmes fortes, de lieux authentiques ; il regarde les gens, leur beauté, leur diversité. Puis, tel un témoin, il dépose leur portrait à la gouache sur des feuilles blanches sur tout ce qui lui tombe sous le pinceau, et parfois, lorsque le trait ne suffit pas à traduire la profondeur d’une âme, il écrit, interroge et transcrit, avec la complicité de sa fille Zoé qui l’accompagne. Titouan Lamazou aime peindre les femmes et les hommes, mais aussi les paysages qui le fascinent. Des lieux qu’il dépeint émane une magie, un univers parfois irrationnel. Les étoiles montrent le chemin, donnent un sens à la vie, une direction à prendre, comme le décrit son ami Jean-Claude Teriierooterai, chercheur spécialisé dans la navigation ancestrale polynésienne.
Titouan Lamazou : de la voile au pinceau
Titouan Lamazou a découvert les Marquises à l’âge de 22 ans, en 1977, à la manière des grands voyageurs des siècles passés qui l’ont tant inspiré, tels London, Stevenson, Gauguin ou Segalen. Étudiant aux Beaux-Arts, assoiffé de voyages, il est alors embarqué à bord de pen Duick ii, dans l’équipage d’Éric Tabarly afin d’apprendre, aux côtés du maître, la pratique de la voile, dont il deviendra l’un des meilleurs avec la victoire du premier Vendée Globe, puis celle de la Route du Rhum, pour être sacré en 1991 Champion du monde de course au large. En 1994, Titouan Lamazou revient à ses pinceaux et réalise ses premiers carnets de voyages ; c’est le début de ses « œuvres vagabondes ». Son parcours d’artiste voyageur et son engagement lui vaudront d’être nommé artiste pour la paix par l’Unesco.

La rencontre avec les Marquises
La rencontre avec les Marquises fut un véritable coup de cœur pour l’artiste. L’archipel bénéficie d’un isolement qui lui permet de préserver une forme de « virginité ». Cet endroit du monde a été, selon lui, relativement épargné, et des femmes et des hommes continuent à veiller à sa protection. L’île de Tahiti est, quant à elle, plus « ouverte aux quatre vents ». Dans l’errance et le divers, livre publié chez Gallimard, Titouan Lamazou relate ses rencontres avec Chantal Spitz ou Titaua Peu, autrices de Tahiti. Celles-ci montrent une certaine colère et aussi parfois une crainte pour les générations futures du Fenua. Elles décrivent les effets pervers et parfois dangereux du « développement », qui constitue plutôt, pour elles, une forme d’invasion, de colonialisme.
Le projet du bateau atelier
Pour l’artiste, l’errance est nécessaire, mais après ses années de courses, il veut prendre son temps, il recherche la lenteur. Il veut observer la diversité de l’humanité au cœur de la biodiversité à laquelle elle appartient. Cette notion d’immersion, de nomadisme, indispensable selon lui à la création, lui inspire ce qui deviendra le projet de sa vie : le bateau atelier. « il nous faut parvenir à regarder le monde du point de vue que l’on a rejoint et non pas de celui d’où l’on vient ».

Pour cela, il faut arriver l’esprit ouvert dans un endroit libre de toute contrainte matérielle afin de pouvoir se consacrer entièrement à son observation et à son œuvre. C’est le principe du bateau atelier, une résidence d’artistes accueillant des plasticiens, des auteurs, mais aussi des chercheurs, afin d’aller à la rencontre des peuples et des lieux à bord d’un catamaran entièrement équipé. « Ce qui se conçoit bien intuitivement ne s’exprime pas nécessairement avec clarté, explique-t-il. C’est pourquoi dans mes travaux d’artiste, j’ai éprouvé le besoin de me rapprocher d’écrivains, de philosophes, d’intellectuels qui possèdent le verbe. J’ai aussi ressenti la nécessité d’une coopération avec des chercheurs scientifiques, ne serait-ce que pour étayer ou infirmer mes ressentis sur les choses de ce monde ». Le bateau est actuellement en construction et le projet débutera dans le Pacifique pour sa première mise à l’eau.
Oeuvres vagabondes
L’exposition Œuvres vagabondes est installée jusqu’au 3 novembre 2019 à la Maison des Douanes de Saint-Palaissur-Mer en Charente Maritime. Elle retrace cinquante ans du parcours de Titouan Lamazou avec ses premiers carnets de voyage, ses portraits, ses témoignages, ses rencontres. Elle met en scène une sélection de créations réalisées aux Marquises entre 2017 et 2018 pour l’exposition le bateau atelier de titouan lamazou au musée du quai Branly - Jacques-Chirac.
Le message de Titouan Lamazou aux voyageurs qui se rendent en Polynésie?
Prendre son temps. Surtout quand on va si loin, il faut prendre son temps. Et puis revenir. On ne comprend pas tout la première fois. Il faut venir et revenir.
Une question à Titouan Lamazou
Lorsque l’on observe votre parcours, depuis de nombreuses années, on a l’impression que vous êtes en quête de manière constante de rencontres avec des âmes fortes, de lieux authentiques, vierges de toute « invasion humaine »... En quelques mots comment décririez-vous votre travail, vos objectifs ?
Je m’intéresse beaucoup à une vision du monde qui ne soit pas cette espèce de vision unique de notre civilisation ; une vision unilatérale de consumérisme, d’exploitation. La grande leçon qu’on peut tirer des Océaniens, c’est leur système de tabous, une sorte de jachère divine. Il fallait demander au chef du village, qui communiquait en direct avec les dieux, si on pouvait couper l’arbre à pain ou le cocotier… Ainsi, pendant des siècles, ces îles ont été préservées grâce à un polythéisme salvateur qui a malheureusement été totalement balayé. La première chose qu’ont faite les « nouveaux arrivants », c’est de changer tous les noms. Mais aujourd’hui, il y a un travail formidable qui est réalisé. Depuis les années 70, on essaye de recouvrer la mémoire, de retrouver tous ces noms qui racontent des histoires, qui racontent le passé, car, dans les langues océaniennes, le futur et l’imparfait n’existent pas, c’est le présent. Le passé est conceptualisé quand même, mais, contrairement à nous, on le regarde en face le passé. L’avenir étant un concept assez évanescent, ils sont les pieds dans le présent, tournés vers le passé. C’est le propre des civilisations de l’oralité, qui ont été très méprisées par les Occidentaux d’ailleurs. Mais heureusement, il y a des chercheurs qui sont arrivés à retrouver toute cette oralité, pour mieux comprendre ces civilisations, qui étaient très organisées. En clair, pour nous, Dieu nous a faits à son image et nous a placés au-dessus de tout, alors que, dans beaucoup d’endroits où les hommes sont en contact avec la nature, il y a un dieu pour chaque chose ; il y a un respect, l’être humain vit en harmonie et sait qu’il appartient au vivant, en corrélation avec la nature.
La collaboration avec "Au vent des îles", éditeur à Papeete
Pour appuyer le projet du bateau-atelier, qui est le projet de sa vie, la maison d'édition Au Vent des îles lance, en co-édition avec Gallimard, une collection qui s’appellera « La bibliothèque du bateauatelier ». Il y aura un tiers de fonds et deux tiers de littérature contemporaine, avec, en couverture, le portrait de l’auteur peint par Titouan Lamazou, une présentation de l’auteur, ses origines, et un texte. La collection sera mise à disposition des résidents sur le bateau. « Nous allons commencer par Hombo de Chantal Spitz, car il s’inscrit bien dans le concept. elle décrit deux mondes. C’est le début des impacts de la modernité à Huahine, avec la télévision, les séries, les réseaux, avec les grands-parents qui s’occupent du fa’a’apu, puis, le début du changement, le désœuvrement de la jeunesse, les SDF… le bateauatelier est un projet sponsorisé, avec des subventions, des dons, des mécénats. il y aura un comité de sélection avec des critères très stricts. les candidats nous envoient des projets, puis le comité se réunit et sélectionne les résidents », explique Christian Robert, directeur de la maison d'édition Au Vent des îles.