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Quand l’énergie d’Hyphen Hyphen rencontre le mana tahitien

Avec sa musique mélangeant des influences variées et son énergie incomparable en concert, le groupe français Hyphen Hyphen connaît un succès considérable. Mi-février 2019, ils se sont produits à deux reprises à Tahiti. Une première qui a été pour eux l'occasion de découvrir nos îles. Ils nous font part de leurs impressions.

Avant votre venue et votre arrivée ici qu’évoquait Tahiti pour vous ?

Hyphen Hyphen : On a tous en tête la carte postale avec le cocotier au bord de l’eau, le truc merveilleux où l’on se dit : « Un jour… j’irai ! ». Du coup, arrivé ici tu as l’impression d’être clairement DANS la carte postale. La frontière entre l’imaginaire et le réel s’efface. Nous sommes restés quelques jours à Moorea et cela a été fantastique. Cette île est moins habitée, plus sauvage et elle a su se préserver davantage.

Qu’est ce qui vous a le plus marqués lors de ce premier contact avec Tahiti ?

C’est un tout mais en premier lieu la bienveillance et la positivité des gens. Ils cherchent en permanence le bon côté des choses, le contact et la discussion. Aussi, nous nous sommes rapidement mis à l’heure du tutoiement généralisé. Cela remet un peu tout le monde à sa place et c’est assez agréable. Et puis, quelque chose de bien marquant quand même : tout le monde roule bien les  « r ». Ce qui est fort agréable.

Avez-vous eu l’occasion de faire des activités ?

Tous les jours sont à base de découvertes, toutes plus marquantes les unes que les autres. Une partie de l’équipe a fait de la plongée sous-marine et une autre du snorkeling. On a été impressionnés par le nombre et la diversité des poissons. La verdure et la végétation sont aussi incroyables. Nous sommes logés sur les hauteurs de Papeete avec une vue fantastique sur l’île. Nous sommes arrivés de nuit. Le matin, nous avons tous couru sur la terrasse pour découvrir et profiter de la vue incroyable avec l’océan et son bleu extraordinaire.

Etes-vous anxieux avant le premier concert et dans la perspective de rencontrer le public tahitien ? Car finalement c’est un public du bout du monde, inconnu…

Non, pas d’anxiété ! Nous avons hâte d’aller sur scène. Nous nous sommes construits grâce à la scène et on a découvert les gens grâce à elle. Ce goût du contact et donc de la scène nous a menés ici à Tahiti. Nous avons fait tellement de concerts en France et si différents que nous pouvons nous adapter très vite à toutes les situations. Et puis, vu la bienveillance générale et la gentillesse des Tahitiens, nous pensons que cela va être une belle fête...

Allez-vous jouer des titres de tous vos albums ou davantage ceux du dernier en date, HH, sorti en mai 2018 ?

Généralement, nous privilégions les titres issus du dernier album car c’est celui dont nous sommes le plus fiers, qui est le plus sincère, qui nous raconte le plus et qui est le plus international aussi. Nous venons jusqu’ici pour jouer l’universalité et cet album est un condensé de chansons universelles et fédératrices.

Avez-vous eu l’occasion de découvrir la musique tahitienne ? 

Alors déjà, nous avons été surpris par sa grande présence. On entend que ça : à la radio, dans les médias, etc. Nous sommes allés dans un magasin de disques vinyles situé près du marché à Papeete où le responsable nous a passé une sélection de musiques tahitiennes.

Qu’est ce qui vous a poussés à accepter de vous produire à Tahiti ? Venant d’Europe, ce n’est pas si simple en termes de disponibilité et d’organisation…

On a tout de suite dit oui lorsque Arnaud et Rodolphe, de La Casa Mahina, nous ont contactés car c’était l’occasion de venir à Tahiti. Le plus compliqué a été effectivement de trouver un créneau car nous sommes très pris avec beaucoup de dates prévues et aussi une ouverture sur l’Europe avec des concerts en Allemagne et en Angleterre.

Comment définiriez-vous votre style musical ?

Nous aimons dire que c’est « pop » car on peut mettre un peu tout ce qu’on veut sous cette appellation. Notre force est que nous écrivons à trois et nous avons chacun des influences communes mais aussi différentes. Notre force est également que nous écrivons, nous composons et nous produisons nos chansons. Nous sommes trois producteurs et cela nous aide à faire la musique qu’on veut entendre et qui est très difficilement classable. Nous tenons à cette liberté qui représente une chance. Notre musique est donc contemporaine et en même temps pop, rnb, hip hop… Elle part aussi dans le blues et le folk. C’est très large. Ce qu’il y a de bien dans le hip hop est qu’ils ont su piocher dans toutes les cultures différentes. Nous essayons de faire cela à notre manière.

Le voyage, la découverte d’autres horizons est-ce important aussi pour vous ?

On adore tous cela. Nous nous sommes construits en voyageant. Tout de suite après la formation du groupe, nous avons fait une tournée de… 200 dates ! Même si cela est resté en France, c’était tout de même 200 dates et cela avant même la sortie de notre premier album (NDLR : Times en septembre 2015). Aujourd’hui, nous avons atteint un total de 500 dates. Nous bougeons tout le temps que cela soit en van, train ou avion !

En fait, vous liez musique et voyage ?

Oui bien sûr et puis cela fait grandir. Le voyage t’amène à rencontrer beaucoup de gens. C’est une espèce de conquête, en fait, une conquête des cœurs.

Cela vous tenterait de revenir plus longuement dans nos îles ?

Certainement ! D’autant plus qu’il y a beaucoup d’autres îles à découvrir.

 

Source : Magazine Reva Tahiti

Interview : Ludovic Lardière

Photos :  Grégory Boissy